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Dynafor présent à la 2ième édition des Doctorales de la forêt et de ses usages portant sur le thème « La forêt de demain entre biodiversité et société »

  • Photo du rédacteur: Dynafor
    Dynafor
  • 10 mars
  • 3 min de lecture

Mallory Gauvreau et Marc Deconchat ont assisté à cette 2ième édition des Doctorales de la forêt et de ses usages portant sur le thème « La forêt de demain entre biodiversité et société » qui ont eu lieu du 18 au 20 février 2025 à la  Maison des Sciences de Hommes et de la Société (MSHS) de Poitiers.

Mallory y a présenté une communication orale intitulée "Quelles sont les relations sociales et usages « en commun » dans les petites forêts rurales face aux enjeux d'adaptation au changement climatique et de préservation de la biodiversité ?".



Résumé:

Les forêts et les arbres sont au cœur des discussions sur l'adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité. Cependant, dans les discours et les politiques publiques, l'articulation de ces deux enjeux est ambiguë. Dans ce contexte de tensions et contradictions, cette articulation est devenue une question clé pour les petits propriétaires forestiers. Cette thèse s'intéresse à la gestion forestière dans des petits bois ruraux face à ces défis. Ces forêts privées représentent en effet un couvert forestier important et contribuent à de nombreux services écosystémiques.

L'objectif de cette recherche doctorale est de comprendre les décisions de gestion des petits propriétaires forestiers face à des discours parfois contradictoires sur l'adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité. Pour cela, nous formulons les deux questions recherche suivantes : comment les discours et les politiques publiques sur les enjeux d'adaptation au changement climatique et de biodiversité influencent-ils les subjectivités environnementales des petits propriétaires forestiers ? Comment les relations sociales qui se développent autour des petites forêts dans les territoires ruraux influencent-elles la gestion forestière et la prise en compte des enjeux d'adaptation au changement climatique et de préservation de la biodiversité ?

Nous avons développé un cadre analytique original qui associe le concept de commoning à une approche en feminist political ecology. Le commoning est une approche critique des travaux d'Elinor Ostrom et de ses collègues sur les communs. Nous mobilisons ce concept pour prendre en compte la nature créative, relationnelle et productives des communs. Les relations sociales se créent via les pratiques, la gestion et le soin (care) en commun. Avec l'approche en feminist political ecology, nous nous intéressons aux activités quotidiennes, aux émotions et aux relations sociales dans une analyse intersectionnelle qui prend en compte le genre, la race, la classe, le handicap, etc. Cette perspective porte attention aux relations de pouvoir à différentes échelles ce qui permet d'avoir un regard critique sur le concept de commoning. Les enjeux forestiers, dans le Nord global, ont peu été étudiés avec ces concepts. Notre cadre nous paraît pertinent pour analyser les petites forêts rurales européennes qui sont plus liées à des pratiques domestiques et des attachements personnels qu'à des questions productives.

Notre zone d'étude est le Nord Comminges, un territoire rural dans le sud-ouest de la France (Haute-Garonne). Elle fait partie du site atelier “Vallées et Coteaux de Gascogne” de la Zone Atelier PYGAR. Cette recherche s'inscrit en géographie humaine et nous avons mobilisé des méthodes d'enquête variées comme l'observation participante, les entretiens semi-directifs et des visites de bois avec les propriétaires forestiers. Cette méthodologie est cohérente avec notre approche en feminist political ecology. Par exemple, les visites de bois permettent d'avoir un ancrage sensible, matériel, et d'interroger les enquêté.es sur leurs souvenirs, leurs ressentis lorsqu'ils et elles sont dans leurs forêts. Notre méthodologie pourrait être qualifiée de féministe par son articulation entre théorie et méthode, sa prise en compte du genre comme une catégorie d'analyse et sa mobilisation de références bibliographiques féministes (Clair 2016).

Notre recherche s'intéresse en particulier à trois usages : la chasse, la cueillette et la récolte de bois. Nous proposons d'aborder les enjeux de changement climatique et de préservation de la biodiversité via la pratique de ces activités par les propriétaires et les personnes fréquentant les bois. Cette première phase d'enquête vise principalement à répondre à notre seconde question de recherche concernant l'influence des relations sociales sur les subjectivités environnementales.

Nous montrons que les personnes ont différents attachements, usages et relations avec les forêts, ce qui nous permet de considérer ces dernières comme des « communs ». Les enquêté.es associent les petits bois ruraux à des émotions fortes, à l'esthétique, à des souvenirs personnels et au patrimoine familial. Les activités dans les bois sont basées sur différentes règles et normes pour accéder et gérer les forêts en commun. La méconnaissance ou le non-respect de celles-ci peuvent entraîner des conflits entre les usagers et usagères des bois. Nous illustrons aussi comment les relations et les usages des forêts diffèrent selon les identités des enquêté.es. Ces différents résultats illustrent la pertinence de notre cadre analytique et notamment l'apport de la feminist political ecology pour étudier les formes subtiles d'attachement aux petits bois ruraux.


Pour en savoir plus sur ce colloque, voilà le programme complet.


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