Dynafor présent au colloque IUFRO 2024 à Stockholm
Laurent Larrieu a participé au XXVIe congrès mondial de l'Union internationale des organismes de recherche forestière IUFRO 2024 à Stockholm en Suède et y a présenté 5 réalisations avec des collègues chercheurs internationaux et d'autres collègues dynaforiens. Le programme scientifique a été articulé autour de 5 thèmes :
renforcer la résilience des forêts et l’adaptation au stress ;
vers une bioéconomie forestière responsable ;
la biodiversité forestière et ses services écosystémiques ;
les forêts au service de sociétés durables ;
les forêts pour l’avenir.
Pour en savoir plus sur ces présentations, voilà le détail ci-dessous:
1°) "The Index of Biodiversity Potential (IBP): A success story of 15 years of Research and Development" par Laurent Larrieu, Pierre Gonin, Céline Emberger, Teresa Baiges, Chistophe Bouget, Floriane Clément, Marc Deconchat, Frédéric Gosselin, Marcello Miozzo, Jean-Paul Torre, Laura Zeller Communication orale : session T3.1 Advances towards more accurate forest biodiversity indicators and monitoring Abstract: The Index of Biodiversity Potential (IBP) is a biodiversity evaluation tool created in 2008 to help forest managers to easily take taxonomic biodiversity into account in their daily working routine. This rapid habitat assessment method combines ten historical, structural and compositional key factors for forestdwelling species. These factors are easily and directly measurable in the field by forest managers with no specialized taxonomic skills. By comparing threshold values with field observations recorded along a standardized route inside the stand, a scoring system awards a score of 0, 1, 2 or 5 per factor. Seven factors directly concern the stand and its current management; three supplementary factors concern site history and context. Both factors and scores were calibrated by large-scale taxonomic data. The observer effect was estimated and helped us to refine factor definitions and shape optimal training sessions. A huge development effort has been rolled out, which includes developing methods for a wide range of forest contexts, numerous training sessions and communication actions through a large array of media. A sociological study showed that the IBP is not only used by forest managers but also by a wide range of actors not initially targeted, due to both its intrinsic features and the strategies used to relay it to these actors. As a boundary object, the IBP facilitates discussion and negotiation among actors with different beliefs and interests within territories. Started in 2009, the research and development programme is continuing. Widely used in France, the IBP is currently spreading in Europe under the guidance of an international expert committee. Résumé: L'indice de biodiversité potentielle (IBP) est un outil d'évaluation de la biodiversité créé en 2008 pour aider les gestionnaires forestiers à prendre facilement en compte la biodiversité taxonomique dans leur travail quotidien. Cette méthode d'évaluation rapide de l'habitat combine dix facteurs clés historiques, structurels et compositionnels pour les espèces vivant en forêt. Ces facteurs sont facilement et directement mesurables sur le terrain par les gestionnaires forestiers ne disposant pas de compétences taxonomiques spécialisées. En comparant les valeurs seuils avec les observations de terrain enregistrées le long d'un parcours standardisé à l'intérieur du peuplement, un système de notation attribue un score de 0, 1, 2 ou 5 par facteur. Sept facteurs concernent directement le peuplement et sa gestion actuelle ; trois facteurs supplémentaires concernent l'histoire et le contexte du site. Les facteurs et les scores ont été calibrés par des données taxonomiques à grande échelle. L'effet observateur a été estimé et nous a aidés à affiner les définitions des facteurs et à organiser des sessions de formation optimales. Un énorme effort de développement a été déployé, qui comprend l'élaboration de méthodes pour un large éventail de contextes forestiers, de nombreuses sessions de formation et des actions de communication par le biais d'un large éventail de médias. Une étude sociologique a montré que l’IBP n'est pas seulement utilisé par les gestionnaires forestiers, mais aussi par un large éventail d'acteurs non ciblés au départ, en raison à la fois de ses caractéristiques intrinsèques et des stratégies utilisées pour le relayer auprès de ces acteurs. En tant qu'objet frontière, l’IBP facilite la discussion et la négociation entre des acteurs ayant des positions et des intérêts différents au sein des territoires. Démarré en 2009, le programme de recherche et développement se poursuit. Largement utilisé en France, l’IBP se diffuse actuellement en Europe sous le contrôle d'un comité d'experts internationaux.
2°) "Comparing natural disturbance and forest management parameters as a reference for multi-functional silviculture in Europe" par William Keeton, Réka Aszalós, Dominik Thom, Tuomas Aakala, Per Angelstam, Guntis Brūmelis, László Gálhidy, Georg Gratzer, Tomáš Hlásny, Klaus Katzensteiner, Bence Kovács, Thomas Knoke, Laurent Larrieu, Renzo Motta, Jörg Müller, Péter Ódor, Dušan Roženbergar16, Yoan Paillet, Diana Pitar, Tibor Standovár, Miroslav Svoboda, Jerzy Szwagrzyk, Philipp Toscani Communication orale : session T1.8 Complex forests: Understanding and management of multiple species, structures and ecosystem services. Abstract: In Europe, there has long been interest in natural dynamics silviculture (NDS) to provide a full spectrum of seral habitats and structural conditions required by forest biodiversity, including species that are poorly represented in intensively managed forests. NDS aims to emulate natural disturbance dynamics at stand and landscape scales through silvicultural manipulations of forest structure and landscape patterns. However, adoption of NDS has been limited by incomplete understanding of the ranges of variability in disturbance regimes, including frequencies, spatial attributes, and severities. Addressing this constraint in European forest management, we adapted a “comparability index” (CI) that was first developed in the US to compare natural disturbances and forest management effects. We extended the original concept that included spatial and temporal axes by adding disturbance severity (i.e. tree survivorship or retention) as a third dimension. We populated the model by compiling published data on disturbance dynamics for four major forest types (i.e. spruce, beech, oak, and pine-dominated). Data on silvicultural systems by country and forest type were obtained through an expert-based process employing standardized estimation protocol. The data for both natural and harvest disturbances were visualized in three-dimensional plots indicating ranges for frequency, size, and severity. We developed an algorithim to calculate the index values for bivariate comparisons. The results indicated that natural disturbances are highly variable in size, frequency, and residual structure, but European forest management fails to encompass this complexity. The residual structure parameter proved crucial in the comparison of natural disturbances and silvicultural systems. The CI showed the highest congruence between uneven-aged silvicultural systems and key natural disturbance attributes. Even so, uneven-aged practices emulate only a portion of the complexity associated with natural disturbance effects. The remaining silvicultural systems perform poorly in terms of retention, especially, as compared to tree survivorship after natural disturbances. Our results and the CI will help European forest managers to expand their portfolio of silvicultural systems to manage for complexity and habitat diversity at multiple scales, while providing a broad array of ecosystem services. We suggest a holistic approach integrating natural dynamics silviculture with more conventional practices. Résumé: En Europe, on s'intéresse depuis longtemps à la sylviculture à dynamique naturelle (SDN) afin de fournir un spectre complet d'habitats et de conditions structurelles nécessaires à la biodiversité forestière, y compris des espèces mal représentées dans les forêts gérées de manière intensive. La sylviculture à dynamique naturelle vise à reproduire la dynamique des perturbations naturelles à l'échelle du peuplement et du paysage par des manipulations sylvicoles de la structure de la forêt et de la configuration du paysage. Toutefois, l'adoption des SDN a été limitée par une compréhension incomplète des plages de variabilité des régimes de perturbation, y compris les fréquences, les attributs spatiaux et les sévérités. Pour répondre à cette contrainte dans la gestion forestière européenne, nous avons adapté un "indice de comparabilité" (IC) qui a d'abord été développé aux États-Unis pour comparer les perturbations naturelles et les effets de la gestion forestière. Nous avons étendu le concept original qui comprenait des axes spatiaux et temporels en ajoutant la sévérité des perturbations (c'est-à-dire la survie ou la rétention des arbres) comme troisième dimension. Nous avons alimenté le modèle en compilant des données publiées sur la dynamique des perturbations pour quatre grands types de forêts (pessière, hêtraie, chênaie et pinède). Les données sur les systèmes sylvicoles par pays et par type de forêt ont été obtenues par un processus d'expertise utilisant un protocole d'estimation standardisé. Les données relatives aux perturbations naturelles et aux perturbations dues à l'exploitation ont été visualisées sous forme de volumes tridimensionneles indiquant des fourchettes de fréquence, de taille et de gravité. Nous avons développé un algorithme pour calculer les valeurs de l'indice pour les comparaisons bivariées. Les résultats indiquent que les perturbations naturelles sont très variables en termes de taille, de fréquence et de structure résiduelle, mais que la gestion forestière européenne ne tient pas compte de cette complexité. Le paramètre de la structure résiduelle s'est avéré crucial dans la comparaison des perturbations naturelles et des systèmes sylvicoles. L'IC a montré la plus grande concordance entre les systèmes sylvicoles produisant des peuplements irréguliers et les principaux attributs des perturbations naturelles. Malgré cela, les pratiques de sylviculture irrégulière ne reproduisent qu'une partie de la complexité associée aux effets des perturbations naturelles. Les autres systèmes sylvicoles sont peu performants en termes de rétention, en particulier par rapport à la survie des arbres après les perturbations naturelles. Nos résultats et l'IC aideront les gestionnaires forestiers européens à élargir leur portefeuille de systèmes sylvicoles afin de gérer la complexité et la diversité des habitats à plusieurs échelles, tout en fournissant un large éventail de services écosystémiques. Nous suggérons une approche holistique intégrant la sylviculture des dynamiques naturelles avec des pratiques plus conventionnelles.
3°) "Simulating forest dynamics during field marteloscope exercises to analyze the effects of silviculture on ecosystem services and biodiversity" par Benoit Courbaud, François De Coligny, Laurent Larrieu, Matthieu Fortin, Gauthier Ligot, Eric Lacombe, Johann Housset, Luce-Eline Darteyron Communication orale : session T3.20 integrated forest management in temperate and boreal forests - balancing biodiversity and ecosystem services Abstract: Marteloscopes are forest plots used to teach tree marking and to discuss silvicultural strategies. They are popular with forestry professionals, students and the general public as tools that make silvicultural concepts concrete and stimulate discussion among participants. This is particularly the case in mixed continuous cover forestry and in situations of trade-offs between ecosystem services. Several computational tools have been developed to represent the forest plot before and after harvesting and to compare the markings of different groups of participants. We present here a complete processing chain that allows to simulate in the field with the Samsara2 simulator on the Capsis platform not only the proposed field marking, but also successive silvicultural interventions consistent with the field marking, and the stand evolution over 50 years. We present an application of this process on a marteloscope designed to raise awareness of the effects of silviculture on wood product supply, biodiversity conservation and carbon sequestration. We also show the economic consequences of different strategies for the forest owner, which could provide a basis for thinking about payments for ecosystem services. We discuss initial feedback from participants on the educational value of this approach and future developments towards the inclusion of other ecosystem services and the evaluation of silvicultural strategies in relation to climate change. Résumé: Les martéloscopes sont des placettes forestières utilisées pour enseigner le marquage des arbres et discuter des stratégies sylvicoles. Ils sont très appréciés des professionnels de la sylviculture, des étudiants et du grand public, car ils permettent de concrétiser des concepts sylvicoles et de stimuler la discussion entre les participants. C'est particulièrement le cas dans la sylviculture à couvert continu de peuplements mixtes et dans les situations de compromis entre les services écosystémiques. Plusieurs outils informatiques ont été développés pour représenter la parcelle forestière avant et après la récolte et pour comparer les martelages de différents groupes de participants. Nous présentons ici une chaîne de traitement complète qui permet de simuler sur le terrain avec le simulateur Samsara2 sur la plateforme Capsis non seulement le martelage proposé, mais aussi les interventions sylvicoles successives cohérentes avec le martelage, et l'évolution du peuplement sur 50 ans. Nous présentons une application de ce processus sur un martéloscope conçu pour sensibiliser aux effets de la sylviculture sur l'approvisionnement en produits du bois, la conservation de la biodiversité et la séquestration du carbone. Nous montrons également les conséquences économiques de différentes stratégies pour le propriétaire forestier, ce qui pourrait servir de base à une réflexion sur le paiement des services écosystémiques. Nous discutons des premiers retours des participants sur la valeur éducative de cette approche et des développements futurs vers l'inclusion d'autres services écosystémiques et l'évaluation des stratégies sylvicoles en relation avec le changement climatique.
4°) "Tree related microhabitats on retention trees as biodiversity indicators in Fennoscandian forests" par Maria Trinidad Torres Garcia, Per Ola Hedwall, Laurent Larrieu, Adam Felton POSTER Abstract: In Sweden, forests cover 70% of the land area, and the majority are intensively managed using evenaged silviculture. Over recent decades, retention forestry has emerged as a conservation tool to counteract the effects of clear-felling on biodiversity, particularly in the short term. However, there is an increasing necessity to assess how and to what extent retention trees contribute to biodiversity in planted forests throughout the rotation period. In this sense, tree-related microhabitats (TreMs) have been proposed as a meaningful indicator of the state of biodiversity at the stand scale. TreMs are structures such as cavities or injuries occurring on trees that constitute an essential habitat resource for numerous species during at least part of their life cycle. TreMs have been widely studied in the temperate forests of central Europe, but are only just beginning to be considered in Fennoscandia. In this study we: 1) identify archetypes of TreMs on retention trees in coniferous planted forests; 2) evaluate the role of different retention tree species (Quercus robur, Populus tremula, Betula sp, and Fagus sylvatica) to provide TreMs; and 3) evaluate the effect of forest management (i.e. stem density or distance to the retained trees) on the abundance and richness of TreMs. To do so, we measured TreMs on 114 broadleaf retention trees located within 20 Norway spruce (Picea abies) production stands in southern Sweden. We observed that older trees, particularly oaks (Q. robur), within this production context do host a higher abundance and richness of TreMs, and that a higher density of production stems surrounding the retention trees is associated with the development of some TreM groups (e.g. exposed sapwood, crown deadwood). Outcomes may be explained by shade-induced dieback and the closer proximity of management interventions creating TreMs via artificial disturbance. However, this management can also prevent the development of other types of TreMs. TreMs could play a more central role in deciding which trees should be retained in planted forests, and we discuss using this approach as a biodiversity indicator for setting conservation targets in Fennoscandian forests.
Résumé: En Suède, les forêts couvrent 70 % de la superficie du pays et la majorité d'entre elles sont gérées de manière intensive via un système de peuplements réguliers régénérés par plantation après coupe rase. Au cours des dernières décennies, la sylviculture de rétention est apparue comme un outil de conservation permettant de contrecarrer les effets des coupes rases sur la biodiversité, en particulier à court terme. Cependant, il est de plus en plus nécessaire d'évaluer comment et dans quelle mesure les arbres de rétention contribuent à la biodiversité dans les forêts de plantation tout au long de la période de rotation. Dans cette optique, les dendromicrohabitats (TreMs) ont été proposés comme un indicateur pertinent de l'état de la biodiversité à l'échelle du peuplement. Les TreMs sont des structures telles que des cavités ou des blessures sur les arbres qui constituent une ressource d'habitat essentielle pour de nombreuses espèces pendant au moins une partie de leur cycle de vie. Les TreMsont été largement étudiés dans les forêts tempérées d'Europe centrale, mais commencent à peine à être pris en compte en Fennoscandie. Dans cette étude, nous avons: 1) identifié les types de TreMs sur les arbres de rétention dans les forêts plantées de conifères ; 2) évalué le rôle des différentes essences de rétention (Quercus robur, Populus tremula, Betula sp, et Fagus sylvatica) dans la fourniture de TreMs ; et 3) évalué l'effet de la gestion forestière (c'est-à-dire la densité des tiges dans le peuplement de conifères ou la distance des conifères par rapport aux arbres de rétention) sur l'abondance et la richesse en TreMs. Pour ce faire, nous avons mesuré les TreMs sur 114 arbres de rétention feuillus situés dans 20 peuplements de production d'épicéas commun (Picea abies) dans le sud de la Suède. Nous avons observé que, dans ce contexte de forêt de production, les arbres les plus âgés, en particulier les chênes (Q. robur), portent une plus grande abondance et une plus grande richesse de TreMs, et qu'une plus grande densité de conifères entourant les arbres de rétention est associée au développement de certains groupes de TreMs (p. ex. aubier exposé, bois mort dans le houppier). Ces résultats peuvent s'expliquer par la mortalité de branches induit par la compétition et par la proximité spatiale des interventions de gestion qui créent des TreMs par le biais de perturbations artificielles. Cependant, cette gestion peut également empêcher le développement d'autres types de TreMs. Les TreMs pourraient jouer un rôle plus central dans le choix des arbres à conserver dans les forêts de plantation, et nous envisageons d'utiliser cette approche comme indicateur de biodiversité pour fixer des objectifs de conservation dans les forêts fennoscandiennes.
5°) "GoProForMed : Monitoring the conservation status of Mediterranean forest habitats through sound biodiversity indicators" par Lorenzo Balducci, Giorgia Bertagni, Serena Corezzola, Serena Buscarini, Giorgio Matteucci, Livia Zapponi, Ettore D’andrea, Pierre Gonin, Laurent Larrieu, Marcello Miozzo, Sabina Burrascano POSTER Abstract: Due to unique biogeographical features, the Mediterranean-European region includes an extraordinarily high number of tree taxa, almost 200 tree taxa more than in the central European region1. Forests of the Mediterranean underwent thousands of years of human influence through forest logging, fires, grazing, agriculture, soil disturbances, water uptake, changes in the distribution of native species, and introductions of alien taxa2. As a result, Mediterranean forest habitats are unique and worthy of conservation efforts for both their biodiversity and cultural values. On the one hand, their conservation poses strong challenges as the incidence of extreme drought and fires increases with the ongoing changes in climate 3. On the other hand, novel indicators of forest conservation state and sustainable management were designed and tested mostly in central Europe4. These premises undermine the conservation and sustainable use of Mediterranean forest habitats. The LIFE project GoProForMed, focuses on four key habitats within the region, covering evergreen broadleaf (dominated by either Quercus ilex or Q. suber), pine-dominated and chestnut forests across France, Greece, Italy and Spain. We selected twelve sites in which reference and intervention area could be identified for the four target habitats and sampled these sites for multi-taxon biodiversity (vascular plants, lichens, insects), stand structure, tree-related microhabitats and the Index of Biodiversity Potential (IBP). To define sound indicators for the assessment of the Mediterranean forest conservation status, we studied the relationships between species diversity for multiple taxonomic groups and structure-based indicators that until now have been used mainly in the forests of central European forests.
Résumé: En raison de caractéristiques biogéographiques uniques, la région méditerranéenne européenne comprend un nombre extraordinairement élevé d’essences, près de 200 de plus que dans l'Europe centrale. Les forêts méditerranéennes ont subi des milliers d'années d'influence humaine par le biais de l'exploitation forestière, des incendies, du pâturage, de l'agriculture, des perturbations du sol, de modifications hydrologiques, des changements dans la distribution des espèces indigènes et de l'introduction de taxons exotiques. Par conséquent, les habitats forestiers méditerranéens sont uniques et méritent des efforts de conservation tant pour leur biodiversité que pour leurs valeurs culturelles. D'une part, leur conservation pose de grands défis, car l'incidence des sécheresses extrêmes et des incendies augmente avec les changements climatiques en cours. D'autre part, de nouveaux indicateurs de l'état de conservation et de la gestion durable des forêts ont été conçus et testés principalement en Europe centrale. Ces prémices compromettent la conservation et l'utilisation durable des habitats forestiers méditerranéens. Le projet LIFE GoProForMed se concentre sur quatre habitats clés de la région, couvrant les forêts de feuillus à feuilles persistantes (dominées par Quercus ilex ou Q. suber), les forêts dominées par les pins et les forêts de châtaigniers à travers la France, la Grèce, l'Italie et l'Espagne. Nous avons sélectionné douze sites dans lesquels des zones de référence et d'intervention ont pu être identifiées pour les quatre habitats cibles et nous avons échantillonné ces sites pour la biodiversité, avec une approche multi-taxonomique (plantes vasculaires, lichens, insectes), la structure des peuplements, les dendromicrohabitats et l'Indice de Biodiversité Potentielle (IBP). Afin de définir des indicateurs solides pour l'évaluation de l'état de conservation de la forêt méditerranéenne, nous avons étudié les relations entre la diversité des espèces pour ces groupes taxonomiques et les indicateurs basés sur la structure qui, jusqu'à présent, ont été utilisés principalement dans les forêts d'Europe centrale.
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