Article: Participatory research on ecosystem services in the face of disputed values (...)
Un nouvel article de revue de littérature qui analyse comment les recherches participatives tiennent compte (ou non) des conflits de valeurs et autres incertitudes des services écosystémiques.
Barnaud, Cécile, Florence De Longueville, Gabriel Gonella, Martine Antona, Nicolas Dendoncker, et Kerry A Waylen. « Participatory research on ecosystem services in the face of disputed values and other uncertainties: A review ». Ecosystem Services 63 (1 octobre 2023): 101551.
Abstract:
Participatory approaches are widely used in ecosystem services (ES) research. They are particularly advocated for situations characterized by complexity, uncertainties and multiple values. However, behind the intention to do participatory research on ES, there is likely a wide range of practices. In this paper, we undertook a systematic literature review to examine how participatory ES research is implemented in practice. Drawing on 93 reviewed articles, we explore how – and how far – various practices elicit and consider different types of uncertainties related to ES, namely ethical uncertainties (plurality of worldviews, values and interests), epistemic uncertainties (multiple representations) and radical uncertainties (unpredictability). Our review shows a high level of diversity of methods within participatory ES research. Three main types of studies were identified: (1) those centered on socio-cultural valuation of ES, that acknowledge plurality of specific values; (2) those describing more scientific driven processes focusing on assessments of representations of ES dynamics, that partially acknowledge epistemic uncertainties; and (3) those (less numerous) describing more deliberative and collective processes, that navigate all uncertainty types, including plurality of interests, plurality of knowledge systems and radical uncertainties. In total, three main conclusions are drawn from this work. First, plurality of worldviews is seemingly not a strong concern for participatory ES research. This lends credence to concerns that ES framings may encourage a dualistic, anthropocentric and utilitarian framing of nature. Second, although a plurality of specific ES values were generally considered, conflicts of interests and trade-offs between these were much less often considered, which potentially reflects a lack of connection of participatory ES research to real life decision making and a limited ability to navigate power asymmetries and strategic political agendas. Third, while there was often appraisal of non-scientific stakeholders’ representations of ES dynamics, radical uncertainties and differences between scientific and non-scientific representations were rarely addressed. This suggests that participatory ES research remains largely anchored in a Western science’s positivist stance.
Résumé:
Les approches participatives sont largement utilisées dans la recherche sur les services écosystémiques (SE). Elles sont particulièrement recommandées pour les situations caractérisées par la complexité, les incertitudes et les valeurs multiples. Cependant, derrière l'intention de faire de la recherche participative, il y a un large éventail de pratiques. Dans cet article, nous avons entrepris une analyse systématique de la littérature afin d'examiner comment la recherche participative sur les SE est mise en œuvre dans la pratique. En nous appuyant sur 93 articles, nous explorons comment - et dans quelle mesure - diverses pratiques prennent en compte différents types d'incertitudes liées aux SE, à savoir les incertitudes éthiques (pluralité des visions du monde, des valeurs et des intérêts), les incertitudes épistémiques (représentations multiples) et les incertitudes radicales (imprévisibilité). Notre étude montre une grande diversité de méthodes dans la recherche participative sur les SE. Trois grands types d'études ont été identifiés : (1) celles centrées sur l'évaluation socioculturelle des SE, qui reconnaissent la pluralité des valeurs spécifiques ; (2) celles décrivant des processus plus ancrés dans les sciences biophysiques, axés sur l'évaluation des représentations des dynamiques des SE, qui reconnaissent partiellement les incertitudes épistémiques ; et (3) celles (moins nombreuses) décrivant des processus plus délibératifs et collectifs, qui naviguent dans tous les types d'incertitude, y compris la pluralité des intérêts, la pluralité des systèmes de connaissance et les incertitudes radicales. Au total, trois conclusions principales sont tirées de ce travail. Premièrement, la pluralité des visions du monde n'est apparemment pas une préoccupation majeure de la recherche participative sur les SE. Cela donne du crédit aux inquiétudes selon lesquelles les recherches fondées sur ce concept pourraient encourager une vision dualiste, anthropocentrique et utilitaire de la nature. Deuxièmement, bien qu'une pluralité de valeurs spécifiques des SE ait été généralement prise en compte, les conflits d'intérêts et les compromis entre ces valeurs ont été beaucoup moins souvent envisagés, ce qui reflète potentiellement un manque de lien entre la recherche participative sur les SE et la prise de décision dans la vie réelle, ainsi qu'une capacité limitée à gérer les asymétries de pouvoir et les agendas politiques stratégiques. Troisièmement, si les représentations des parties prenantes non scientifiques sur la dynamique des SE ont souvent été évaluées, les incertitudes et les différences radicales entre les représentations scientifiques et non scientifiques ont rarement été abordées. Cela suggère que la recherche participative sur les SE reste largement ancrée dans une approche occidentale et positiviste de la science.
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