Les défoliateurs contre-attaquent
Résistance et susceptibilité par association dans un monde plus sec, Bastien Castagneyrol (UMR BIOGECO)
La théorie prédit que les arbres sont d’autant plus vulnérables aux défoliateurs qu’ils sont soumis à un stress hydrique et entourés par des voisins conspécifiques. Stress hydrique et effets de voisinage ont en commun de modifier soit les signaux utilisés par les herbivores pour localiser et coloniser leurs arbres hôtes, soit de modifier l’expression des traits déterminant la qualité des feuilles comme ressource alimentaire. Nous avons testé cette prédiction sur le dispositif ORPHEE en évaluant les dégâts d’insectes et les traits de défense et de qualité du bouleau planté seul ou en mélange avec le chêne pédonculé et/ou le pin maritime dans les parcelles irriguées et non irriguées. Le mélange a eu un effet marqué sur les traits de défense et de qualité des feuilles qui était indépendant de l’irrigation. Les bouleaux étaient en moyenne plus attaqués en mélange qu’en monoculture dans les parcelles non irriguées (i.e., susceptibilité par association). Au contraire, ils étaient moins attaqués dans les parcelles irriguées (résistance par association). Les effets du mélange sur les dégâts étaient en grande partie indépendants des traits de défense et de qualité des feuilles. Nos résultats confirment que la composition des mélanges d’essences joue un rôle clé dans les niveaux d’attaques par les insectes herbivores. Toutefois, ils attirent l’attention sur l’importance de prendre en compte le statut hydrique des arbres avant de statuer sur l’intérêt sanitaire des mélanges vis-à-vis des dégâts d’insectes.