Dernière mise à jour : 30 janv.
François Calatayud a participé à un article de synthèse intitulé "Gaps and overlaps between sustainability science and the environmental humanities" et publié tout récemment dans la revue Sustainability Science et coordonné par Julien Blanco (chercheur à l'IRD, Unité SENS et ancien post-doctorant à Dynafor). Cet article est basé sur une cartographie scientifique complète de la littérature afin d'explorer le chevauchement ou la compartimentation de 2 domaines de Recherches: La science de la durabilité (SustSci) et les sciences humaines de l'environnement (EnvHum).
Blanco, J.; Moreau, C.; Carrière, S.M.; Fache E.; Cué Rio M.; Calatayud, F.; Castella, J-C.; Le Meur, P-Y.; Coudel, E; Hervé, D.; Méral, P.;Therville, C. (2024) . Gaps and overlaps between sustainability science and the environmental humanities. Sustainability Science. https://doi.org/10.1007/s11625-024-01596-1

Abstract:
Given the wicked environmental and sustainability challenges we face today, the need for a cross-disciplinary, science–society approach is increasingly undisputed. Yet, is the development of the distinct research fields of sustainability science (SustSci) and the environmental humanities (EnvHum) another example of academic silos? In this study, we conducted a comprehensive science mapping of the literature to explore the overlap or compartmentalization of these fields. Standardized search strings submitted in the Web of Science allowed us to gather a total of 2076 publications, including 1678 for SustSci and 398 for EnvHum, from which we explored the social, intellectual and conceptual structures of the two fields. The results indicated that SustSci and EnvHum are nourished by distinct research communities (distinct authors and journals) and rely on different epistemological legacies. In addition, results showed that the two research fields focus on similar challenges (e.g. climate change and biodiversity decline), but with contrasting approaches. SustSci combines natural and social sciences to address sustainability as a systemic problem, while EnvHum combines social sciences and the humanities, approaching it as a power and values issue. Nonetheless, a comprehensive analysis suggested that they also share key aims: bridging the nature–culture divide, transforming socio-political relationships, and taking into account values, affects and imaginaries. In light of these results, we finally discuss the opportunities and challenges for mutual enrichment between SustSci and EnvHum around these three shared goals, which might foster a strengthened response to the crises we face.
Résumé:
Compte tenu des défis relatifs à l'environnement et à la durabilité auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, la nécessité d'une approche interdisciplinaire, science-société, fait de plus en plus consensus. Cependant, le développement des domaines de recherche distincts que sont la science de la durabilité (SustSci) et les sciences humaines de l'environnement (EnvHum) est-il nouvel avatar du cloisonnement académique ? Dans cette étude, nous avons réalisé une cartographie scientifique complète de la littérature afin d'explorer le chevauchement ou la compartimentation de ces domaines. Des requêtes standardisées ont été soumises au Web of Science et nous ont permis de rassembler un total de 2076 publications, dont 1678 pour SustSci et 398 pour EnvHum, à partir desquelles nous avons exploré les structures sociales, intellectuelles et conceptuelles des deux domaines. Les résultats indiquent que SustSci et EnvHum sont alimentés par des communautés de recherche distinctes (auteurs et revues distincts) et s'appuient sur des héritages épistémologiques différents. En outre, les résultats ont montré que les deux domaines de recherche se concentrent sur des défis similaires (par exemple, le changement climatique et le déclin de la biodiversité), mais avec des approches contrastées. SustSci combine les sciences naturelles et sociales pour aborder la durabilité comme un problème systémique, tandis qu'EnvHum combine les sciences sociales et humaines pour aborder des questions de rapports de pouvoir et de valeurs. Néanmoins, une analyse complète a suggéré qu'ils partagent également des objectifs clés : combler le fossé nature-culture, transformer les relations sociopolitiques et prendre en compte les valeurs, les affects et les imaginaires. À la lumière de ces résultats, nous discutons enfin des opportunités et des défis d'un enrichissement mutuel entre SustSci et EnvHum autour de ces trois objectifs communs, qui pourraient favoriser une réponse renforcée aux crises auxquelles nous sommes confrontés.
Luc Barbaro a participé en tant que co-auteur à une publication au sujet de la diversité en oiseaux et en arbres urbains dans la ville de Montréal au Canada, parue dans la revue Landscape and Urban Planning. Les auteurs ont surveillé la diversité des arbres, la diversité des oiseaux, les tentatives de prédation des oiseaux sur des proies artificielles et l'effet de l'exclusion des oiseaux sur l'herbivorie des insectes dans 97 arbres répartis sur 24 parcelles expérimentales urbaines dans la ville de Montréal, au Canada. Ils ont caractérisé les niveaux d'urbanisation par une combinaison de variables liées à la densité des arbres, aux surfaces imperméables, aux bruits anthropiques et à la densité de la population humaine.
Schillé L., Paquette A., Marcotte G., Ouellet H., Cobus S., Barbaro L., Castagneyrol B. (2025) Urban tree diversity fosters bird insectivory despite a loss in bird diversity with urbanization. Landscape and Urban Planning, 256, pp.105274. https://doi.org/10.1016/j.landurbplan.2024.105274 ⟨hal-04846334⟩

Abstract:
Urbanization is one of the main drivers of biotic homogenization in bird communities worldwide. Yet, only a few studies have addressed its functional consequences on the top-down control birds exert on insect herbivores. We hypothesized that their inconsistent results reflect the overlooked heterogeneity of the urban habitat for birds, and in particular the distribution and diversity of urban trees. We monitored tree diversity, bird diversity, avian predation attempts on artificial prey, and the effect of bird exclusion on insect herbivory in 97 trees distributed among 24 urban experimental plots in the city of Montreal, Canada. We characterized urbanization levels through a combination of variables related to tree density, impervious surfaces, anthropic noise, and human population density. Bird diversity decreased with increasing urbanization, whereas the frequency of generalist synurbic species
increased. We found no significant relationship between predation and urbanization or between predation and bird diversity. However, tree diversity was positively correlated with predation attempts on artificial prey, irrespective of bird diversity. We revealed a mismatch between the effects of urbanization on bird diversity and on the regulation service and unraveled the functional importance of tree diversity in shaping the avian predation function in urban ecosystems. Our study advocates for the consideration of intra-urban heterogeneity in the investigation of trophic cascades within cities.
Résumé:
L'urbanisation est l'un des principaux moteurs de l'homogénéisation biotique des communautés d'oiseaux dans le monde entier. Pourtant, seules quelques études ont abordé ses conséquences fonctionnelles sur le contrôle descendant que les oiseaux exercent sur les insectes herbivores. Nous avons émis l'hypothèse que leurs résultats incohérents reflètent l'hétérogénéité négligée de l'habitat urbain pour les oiseaux, et en particulier la distribution et la diversité des arbres urbains. Nous avons surveillé la diversité des arbres, la diversité des oiseaux, les tentatives de prédation des oiseaux sur des proies artificielles et l'effet de l'exclusion des oiseaux sur l'herbivorie des insectes dans 97 arbres répartis sur 24 parcelles expérimentales urbaines dans la ville de Montréal, au Canada. Nous avons caractérisé les niveaux d'urbanisation par une combinaison de variables liées à la densité des arbres, aux surfaces imperméables, aux bruits anthropiques et à la densité de la population humaine. La diversité des oiseaux a diminué avec l'augmentation de l'urbanisation, tandis que la fréquence des espèces généralistes synurbiques a augmenté. Nous n'avons pas trouvé de relation significative entre la prédation et l'urbanisation ou entre la prédation et la diversité des oiseaux. Cependant, la diversité des arbres était positivement corrélée aux tentatives de prédation sur des proies artificielles, indépendamment de la diversité des oiseaux. Nous avons mis en évidence un décalage entre les effets de l'urbanisation sur la diversité des oiseaux et sur le service de régulation, et nous avons élucidé l'importance fonctionnelle de la diversité des arbres dans l'élaboration de la fonction de prédation aviaire dans les écosystèmes urbains. Notre étude plaide pour la prise en compte de l'hétérogénéité intra-urbaine dans l'étude des cascades trophiques au sein des villes.
Laurent Larrieu a participé à un article de vulgarisation tout récemment mis en ligne sur le blog scientifique BioArchéologies, un outil de diffusion de l’actualité scientifique de la recherche en France et dans le monde en archéozoologie, en archéobotanique et en géoarchéologie. Il est intitulé « Les vieilles forêts : un héritage bioculturel exceptionnel ». L’idée est de faire reconnaître l’intérêt de ces forêts à la fois anciennes et matures et de montrer que les études d’écologie historique menées, entre autres autres dans le projet de recherche Bendys récemment terminé, permettent de mieux les caractériser et d’éclairer les démarches conservatoires.
Py-Saragaglia V, Larrieu L, Saulnier M. (3 janvier 2025). Les vieilles forêts : un héritage bioculturel exceptionnel. Bioarchéologies. Consulté le 15 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/130a5
