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Aude Vialatte a participé à un documentaire intitulé « Des sols couverts d’espoir » réalisé en 2024 par Eléonore de Lambertye, étudiante agronome d’AgroParisTech . Le documentaire aborde de façon très pédagogique, illustrée et complète les enjeux agricoles actuels, par l’entrée de la santé des sols : niveau de production, santé des plantes et animale, fertilité des sols, biodiversité, gestion de l’eau, résistance et résilience aux évènements climatiques extrêmes ponctuels.


Au travers de rencontres de 8 agriculteurs.rices d’Europe ayant engagé divers modes de production distincts du modèle conventionnel,  le documentaire témoigne notamment de l’importance de l’intégration des productions végétales et animales, comme le font les systèmes de polyculture-élevage agroécologiques. Il s’agit de s’appuyer sur la multifonctionnalité de la diversité végétale et animale gérée dans les exploitations pour produire durablement.

 



Luc Barbaro a participé en tant que co-auteur à un nouvel article publié dans la revue en open access PLoS ONE dans le cadre de la thèse de Laura Schillé (UMR BIOGECO, INRAE, soutenue en novembre 2024). Dans cet article les auteurs ont comparé la prédation des oiseaux sur des modèles de chenilles en plasticine à celle sur des chenilles mortes de taille et de couleur similaires, en utilisant des pièges photographiques pour évaluer les événements de prédation réels et pour évaluer la précision de l'observateur dans l'identification des marques de prédation a posteriori.


Schille L, Plat N, Barbaro L, Jactel H, Raspail F, Rivoal J-B, Castagneyrol B, Mrazova A. (2025) Camera traps unable to determine whether plasticine models of caterpillars reliably measure bird predation. PLoS ONE 20(3): e0308431. https:// doi.org/10.1371/journal.pone.0308431




Abstract:

Sampling methods that are both scientifically rigorous and ethical are cornerstones of any experimental biological research. Since its introduction 30 years ago, the method of using plasticine prey to quantify predation pressure has become increasingly popular in biology. However, recent studies have questioned the accuracy of the method, suggesting that misinterpretation of predator bite marks and the artificiality of the models may bias the results. Yet, bias per se might not be a methodological issue as soon as its statistical distribution in the samples is even, quantifiable, and thus correctable in quantitative analyses. In this study, we focus on avian predation of lepidopteran larvae models, which is one of the most extensively studied predator-prey interactions across diverse ecosystems worldwide. We compared bird predation on plasticine caterpillar models to that on dead caterpillars of similar size and color, using camera traps to assess actual predation events and to evaluate observer accuracy in identifying predation marks a posteriori. The question of whether plasticine models reliably measure insectivorous bird predation remained unanswered, for two reasons: (1) even the evaluation of experienced observers in the posterior assessment of predation marks on plasticine models was subjective to some extent, and (2) camera traps failed to reflect predation rates as assessed by observers, partly because they could only record evidence of bird presence rather than actual predation events. Camera traps detected more evidence of bird presence than predation clues on plasticine models, suggesting that fake prey may underestimate the foraging activity of avian insectivores. The evaluation of avian predation on real caterpillar corpses was probably also compromised by losses to other predators, likely ants. Given the uncertainties and limitations revealed by this study, and in the current absence of more effective monitoring methods, it remains simpler, more cost-effective, ethical, and reliable to keep using plasticine models to assess avian predation. However, it is important to continue developing improved monitoring technologies to better evaluate and refine these methods in order to advance research in this field.


Résumé:

Les méthodes d'échantillonnage qui sont à la fois scientifiquement rigoureuses et éthiques sont les pierres angulaires de toute recherche biologique expérimentale. Depuis son introduction il y a 30 ans, la méthode consistant à utiliser des proies en pâte à modeler pour quantifier la pression de prédation est devenue de plus en plus populaire en biologie. Cependant, des études récentes ont remis en question la précision de cette méthode, suggérant que l'interprétation erronée des marques de morsure des prédateurs et l'artificialité des modèles peuvent fausser les résultats. Cependant, le biais en soi peut ne pas être un problème méthodologique dès lors que sa distribution statistique dans les échantillons est uniforme, quantifiable et donc corrigeable dans les analyses quantitatives. Dans cette étude, nous nous concentrons sur la prédation avienne des modèles de larves de lépidoptères, qui est l'une des interactions prédateur-proie les plus étudiées dans divers écosystèmes à travers le monde. Nous avons comparé la prédation des oiseaux sur des modèles de chenilles en plasticine à celle sur des chenilles mortes de taille et de couleur similaires, en utilisant des pièges photographiques pour évaluer les événements de prédation réels et pour évaluer la précision de l'observateur dans l'identification des marques de prédation a posteriori. La question de savoir si les modèles en plasticine mesurent de manière fiable la prédation des oiseaux insectivores est restée sans réponse, et ce pour deux raisons : (1) même l'évaluation d'observateurs expérimentés dans l'évaluation a posteriori des marques de prédation sur les modèles en plasticine était subjective dans une certaine mesure, et (2) les pièges photographiques n'ont pas reflété les taux de prédation évalués par les observateurs, en partie parce qu'ils ne pouvaient enregistrer que des preuves de la présence d'oiseaux plutôt que des événements de prédation réels. Les pièges photographiques ont détecté plus d'indices de présence d'oiseaux que d'indices de prédation sur les modèles en pâte à modeler, ce qui suggère que les fausses proies peuvent sous-estimer l'activité de recherche de nourriture des oiseaux insectivores. L'évaluation de la prédation avienne sur de vraies chenilles a probablement aussi été compromise par les pertes dues à d'autres prédateurs, probablement des fourmis. Compte tenu des incertitudes et des limites révélées par cette étude, et en l'absence actuelle de méthodes de surveillance plus efficaces, il reste plus simple, plus rentable, plus éthique et plus fiable de continuer à utiliser des modèles en plasticine pour évaluer la prédation avienne. Cependant, il est important de continuer à développer des technologies de surveillance améliorées pour mieux évaluer et affiner ces méthodes afin de faire progresser la recherche dans ce domaine.


Mallory Gauvreau et Marc Deconchat ont assisté à cette 2ième édition des Doctorales de la forêt et de ses usages portant sur le thème « La forêt de demain entre biodiversité et société » qui ont eu lieu du 18 au 20 février 2025 à la  Maison des Sciences de Hommes et de la Société (MSHS) de Poitiers.

Mallory y a présenté une communication orale intitulée "Quelles sont les relations sociales et usages « en commun » dans les petites forêts rurales face aux enjeux d'adaptation au changement climatique et de préservation de la biodiversité ?".



Résumé:

Les forêts et les arbres sont au cœur des discussions sur l'adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité. Cependant, dans les discours et les politiques publiques, l'articulation de ces deux enjeux est ambiguë. Dans ce contexte de tensions et contradictions, cette articulation est devenue une question clé pour les petits propriétaires forestiers. Cette thèse s'intéresse à la gestion forestière dans des petits bois ruraux face à ces défis. Ces forêts privées représentent en effet un couvert forestier important et contribuent à de nombreux services écosystémiques.

L'objectif de cette recherche doctorale est de comprendre les décisions de gestion des petits propriétaires forestiers face à des discours parfois contradictoires sur l'adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité. Pour cela, nous formulons les deux questions recherche suivantes : comment les discours et les politiques publiques sur les enjeux d'adaptation au changement climatique et de biodiversité influencent-ils les subjectivités environnementales des petits propriétaires forestiers ? Comment les relations sociales qui se développent autour des petites forêts dans les territoires ruraux influencent-elles la gestion forestière et la prise en compte des enjeux d'adaptation au changement climatique et de préservation de la biodiversité ?

Nous avons développé un cadre analytique original qui associe le concept de commoning à une approche en feminist political ecology. Le commoning est une approche critique des travaux d'Elinor Ostrom et de ses collègues sur les communs. Nous mobilisons ce concept pour prendre en compte la nature créative, relationnelle et productives des communs. Les relations sociales se créent via les pratiques, la gestion et le soin (care) en commun. Avec l'approche en feminist political ecology, nous nous intéressons aux activités quotidiennes, aux émotions et aux relations sociales dans une analyse intersectionnelle qui prend en compte le genre, la race, la classe, le handicap, etc. Cette perspective porte attention aux relations de pouvoir à différentes échelles ce qui permet d'avoir un regard critique sur le concept de commoning. Les enjeux forestiers, dans le Nord global, ont peu été étudiés avec ces concepts. Notre cadre nous paraît pertinent pour analyser les petites forêts rurales européennes qui sont plus liées à des pratiques domestiques et des attachements personnels qu'à des questions productives.

Notre zone d'étude est le Nord Comminges, un territoire rural dans le sud-ouest de la France (Haute-Garonne). Elle fait partie du site atelier “Vallées et Coteaux de Gascogne” de la Zone Atelier PYGAR. Cette recherche s'inscrit en géographie humaine et nous avons mobilisé des méthodes d'enquête variées comme l'observation participante, les entretiens semi-directifs et des visites de bois avec les propriétaires forestiers. Cette méthodologie est cohérente avec notre approche en feminist political ecology. Par exemple, les visites de bois permettent d'avoir un ancrage sensible, matériel, et d'interroger les enquêté.es sur leurs souvenirs, leurs ressentis lorsqu'ils et elles sont dans leurs forêts. Notre méthodologie pourrait être qualifiée de féministe par son articulation entre théorie et méthode, sa prise en compte du genre comme une catégorie d'analyse et sa mobilisation de références bibliographiques féministes (Clair 2016).

Notre recherche s'intéresse en particulier à trois usages : la chasse, la cueillette et la récolte de bois. Nous proposons d'aborder les enjeux de changement climatique et de préservation de la biodiversité via la pratique de ces activités par les propriétaires et les personnes fréquentant les bois. Cette première phase d'enquête vise principalement à répondre à notre seconde question de recherche concernant l'influence des relations sociales sur les subjectivités environnementales.

Nous montrons que les personnes ont différents attachements, usages et relations avec les forêts, ce qui nous permet de considérer ces dernières comme des « communs ». Les enquêté.es associent les petits bois ruraux à des émotions fortes, à l'esthétique, à des souvenirs personnels et au patrimoine familial. Les activités dans les bois sont basées sur différentes règles et normes pour accéder et gérer les forêts en commun. La méconnaissance ou le non-respect de celles-ci peuvent entraîner des conflits entre les usagers et usagères des bois. Nous illustrons aussi comment les relations et les usages des forêts diffèrent selon les identités des enquêté.es. Ces différents résultats illustrent la pertinence de notre cadre analytique et notamment l'apport de la feminist political ecology pour étudier les formes subtiles d'attachement aux petits bois ruraux.


Pour en savoir plus sur ce colloque, voilà le programme complet.


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