Dernière mise à jour : 28 mai 2024
Laurent Larrieu a participé au guide intitulé « Field Guide to Northern Tree-related Microhabitats. Descriptions and size limits for their inventory in boreal and hemiboreal forests of Europe and North America », Il couvre donc le boréal européen, mais aussi nord-américain.

Quelques nouveautés par rapport au guide dédié aux forêts tempérées :
- Ajout de quelques dendromicrohabitats, découverts après 2018 (date de la publication de la typologie qui sert de référence) ou bien écartés en 2018 à cause de la difficulté de les observer sur le terrain (ils reçoivent ici la mention « DM », soit « difficult to monitor », et ne seront donc recensés que dans le cadre d’études scientifiques)
- Information sur leurs « traits de vie » (e.g. support, saproxylique vs épixylique, etc.)
- Ajout d’une annexe qui présente les groupes taxonomiques ou espèces connus pour être liés à chaque type
- Ajout d’une annexe photographique qui présente 2 ou 3 photos complémentaires pour montrer la variabilité des aspects d’un même type des dendromicrohabitats.
Bütler, R., Larrieu, L., Lunde, L.F., Martin, M., Nordén, B., Reiso, S., Tremblay, J.A., Wetherbee, R. 2024. Field Guide to Northern Tree-related Microhabitats: Descriptions and size limits for their inventory in boreal and hemiboreal forests of Europe and North America. Birmensdorf, Swiss Federal Institute for Forest, Snow and Landscape Research WSL. 68 p, à télécharger ici
Plusieurs collègues de Dynafor étaient présentes à l’occasion de l’événement « ça pousse en Comminges » le 27 avril aux Jardins du Comminges à Huos (31).


Cet événement, organisé en partenariat avec « De ferme en ferme », a été l’occasion de présenter l’exposition itinérante « Des agricultures pour des paysages vivants » du projet COTERRA, qui aborde les liens entre agriculture, paysages et société, sur le territoire du Nord Comminges.
Par Alexandre Raimbault (post-doctorant à l'Institute of Microbiology of the Czech Academy of Sciences, Prague)

Contexte : Les champignons représentent une grande partie de la biodiversité du sol et jouent un rôle essentiel dans la nutrition hydrominérale des arbres, leur survie et le cycle du carbone. S'il est prouvé que leur diversité locale est façonnée par des facteurs abiotiques et biotiques liés au sol, au climat et à la végétation, leur réponse à la fragmentation du paysage est encore débattue.
Objectifs de l'étude : Dans cet article, nous nous concentrons sur les forêts anciennes caractérisées par la présence de hêtres à basse altitude, un habitat particulièrement fragmenté dans le sud-ouest de la France. Nous cherchons à évaluer l'effet de la fragmentation et de la quantité de forêts passées et présentes sur la diversité des groupes fongiques et fonctionnels du sol. Nous nous attendons à un impact négatif de la fragmentation et à un effet positif de la quantité de forêt sur la diversité fongique du sol, en plus d'une influence des facteurs pédologiques locaux.
Méthodes utilisées : Les sols de 41 parcelles de 1 ha de forêts anciennes dans le sud-ouest de la France ont été échantillonnés le long de gradients de fragmentation et de quantité de forêts passées et présentes, avant que leur diversité fongique ne soit caractérisée par métabarcoding de l'ADN environnemental. Les nombres de Hill ont été calculés et appliqués à tous les champignons, guildes trophiques et formes de croissance.
Résultats : Nous constatons que la fragmentation passée des forêts a un impact négatif sur la diversité des champignons du sol, en particulier pour les symbiotrophes, alors que la quantité de forêt actuelle a un impact positif. En revanche, la richesse des espèces de champignons pathotrophes présente une corrélation négative avec la fragmentation passée des forêts. La diversité des groupes fongiques à faible capacité de dispersion (par exemple, corticoïdes, microfungi) est affectée négativement par la fragmentation passée de la forêt, tandis que la diversité des champignons dispersés par le vent (par exemple, agaricoïdes) n'est influencée par aucun des descripteurs du paysage.
Conclusions : Nos résultats montrent la complexité des réponses fongiques à la fragmentation passée et présente des forêts et démontrent l'effet durable de la fragmentation passée ainsi que l'impact positif de la quantité récente de forêts dans le paysage sur la diversité fongique associée aux sols forestiers anciens. Notre étude met également en évidence l'énorme diversité de champignons révélée par le métabarcoding de l'ADN environnemental dans cet habitat et le potentiel de ces techniques pour appliquer l'écologie du paysage aux communautés des micro-organismes du sol.
Pour en savoir plus : Raimbault, A., Brin, A., Manzi, S., Savoie, J-M., Gandois, L., Oliva, P., Fogliani, O., Roy-Camille, C., Gratacap, L., Roy, M. (2024) Influence of habitat fragmentation and habitat amount on soil fungi communities in ancient forests. Landscape Ecology 39, 19 https://doi.org/10.1007/s10980-024-01821-3