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Par Léo Mouillard-Lample (nouveau post-doctorant projet COPOL, AAP Co-construction de connaissances, UMR Dynafor)



La compétition entre abeilles pour les ressources florales met en débat la place de l’apiculture dans les aires protégées. Dans le cadre d’une thèse menée sur le territoire du parc national des Cévennes nous avons étudié cette question du partage sous l’angle des biens communs. Afin de savoir si les ressources florales ont les caractéristiques écologiques des biens communs et d’obtenir des indicateurs opérationnels de ces compétitions, nous avons étudié le succès de quête alimentaire des abeilles sauvages et domestiques. Notre étude montre que la distance aux ruchers est un bon indicateur bien que nous observions des variations de ces compétitions selon les ressources florales étudiées et les années. Dans une démarche de recherche-action, nous avons également élaboré et testé un jeu sérieux visant à explorer les conditions d’émergence d’une gestion collective des ressources florales entre apiculture et abeilles sauvages. A la suite de cette thèse, le projet COPOL vise à explorer cette problématique au sein d’autres territoires que les Cévennes.




Dernière mise à jour : 20 juin 2024

Le colloque international et interdisciplinaire "Forêts en transitions. Concepts, méthodes, mesures et prospective" s'est tenu à Tours (France), 18-19 juin 2024 >>>. Près d'une centaine de personnes ont échangé sur les différents dimensions des transitions liées aux forêts. Mallory Gauvreau et Marc Deconchat de Dynafor y ont présenté une partie de leurs travaux:


  • How do small forest owners articulate climate change adaptation and biodiversity conservation in rural areas? - Mallory GAUVREAU


Résumé : Les forêts et les arbres sont au cœur des débats sur le changement climatique et la conservation de la biodiversité. L'articulation de ces enjeux dans les discours et les politiques publiques est ambiguë. Par exemple, le volet renouvellement forestier du Plan France Relance incite les grands propriétaires forestiers à "investir pour adapter leurs forêts ou pour améliorer leur contribution à l'atténuation du changement climatique" sans considérer la pertinence des actions éligibles au financement pour la conservation de la biodiversité, par rapport à des approches de gestion forestière moins intrusives. Face à ces tensions et contradictions, l'articulation entre l'adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité est devenue une question cruciale pour les petits propriétaires forestiers.

Cette recherche doctorale se concentre sur la gestion forestière à petite échelle dans les zones rurales face à ces défis. Malgré la négligence relative des petites forêts privées dans les politiques publiques, elles jouent pourtant un rôle important dans les zones rurales. Au-delà du couvert forestier important qu'elles représentent globalement sur les territoires, elles contribuent localement à de multiples services écosystémiques, tels que le bois énergie ou la multifonctionnalité des paysages.

L'objectif de cette recherche est de comprendre les décisions de gestion des petits propriétaires forestiers face à des discours parfois contradictoires sur l'adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité. Dans cette optique, nous explorons deux processus qui peuvent contribuer à façonner les subjectivités environnementales des petits propriétaires forestiers : d'une part, nous analysons l'influence de l'environnement sur les décisions de gestion des petits propriétaires forestiers ; d’autre part, nous prenons en compte les relations sociales qui se développent autour des petites forêts dans les zones rurales.

Nous présentons un cadre analytique original que nous avons développé pour notre analyse et qui articule le concept de commoning avec une approche de Feminist Political Ecology (FPE). Ce cadre est issu d'une revue de la littérature et sera illustré par quelques aperçus d'un travail de terrain préliminaire mené dans le sud-ouest de la France. À partir d'un examen critique du travail d'Elinor Ostrom et de ses collègues sur les communs, nous nous appuyons sur le concept de commoning pour considérer la nature créative, relationnelle et productive des communs. Les relations sociales émergent de la gestion ou du care "en commun". Une perspective en Feminist Political Ecology permet de prêter attention aux pratiques quotidiennes, aux émotions et aux relations sociales par le biais d'une analyse intersectionnelle (genre, race, ethnicité, classe, handicap, etc.). Elle apporte un regard critique sur le concept de commoning par son attention aux relations de pouvoir à de multiples échelles. L'articulation de ces concepts, qui ont été peu utilisés pour étudier les transitions forestières dans le Nord global, dans un cadre conceptuel, apparaît pertinente pour aborder les petites forêts européennes, qui sont plus liées à la vie domestique et personnelle qu'à des considérations productives.


 

  • Forest edges: places of many transitions - Marc DECONCHAT


Résumé : Face aux multiples changements environnementaux en cours, les forêts seront au centre de diverses transitions et transformations, tant écologiques que sociotechniques. Ces transitions forestières sont généralement envisagées sans tenir compte des spécificités des zones de lisière entourant les forêts. Les lisières forestières marquent les modifications plus ou moins progressives entre un milieu forestier avec un couvert arboré fermé et un milieu ouvert avec peu d'arbres, souvent agricole. Elles sont le siège de processus écologiques et socio-techniques spécifiques et ont une influence majeure sur leur environnement. Du fait de la fragmentation forestière en France, les lisières affectent une part importante de la forêt et des terres agricoles dans de nombreuses régions. Il est donc important d'évaluer leur rôle dans les transitions possibles pour les forêts et les régions. Pour ce faire, nous nous appuyons sur l'abondante littérature sur les lisières forestières à travers des cartographies thématiques et l'utilisation de plusieurs outils d'IA pour la synthèse de données bibliographiques (i.e. Elicit).

Quatre approches thématiques sont explorées : 1) les conséquences des changements actuels sur l'écologie des lisières forestières ; 2) le rôle des lisières forestières dans les transitions des activités forestières et sylvicoles ; 3) le rôle des lisières forestières dans les transitions des activités agricoles et d'élevage, en vue du développement de l'agroécologie ; 4) le rôle des lisières forestières dans les dynamiques territoriales d'utilisation des sols. Les résultats montrent que, d'un point de vue écologique, la biodiversité et les cycles du carbone, de l'eau et des nutriments dans les lisières forestières présentent des caractéristiques spécifiques qui seront affectées par le changement global. En ce qui concerne la deuxième question, la gestion des lisières est de plus en plus identifiée comme un moyen efficace de protéger les forêts contre les perturbations telles que les tempêtes, les incendies et certains ravageurs. Elles sont également des refuges pour certains auxiliaires des cultures et une source de services pour le bétail, mais cela nécessite souvent une gestion particulière pour laquelle il existe peu de guides à l'heure actuelle. Enfin, les résultats montrent que leur localisation et leur histoire sont étroitement liées à la dynamique du territoire, et notamment à l'expansion forestière en cours en France. Comme les haies, bien que moins bien documentées, les lisières sont des infrastructures écologiques linéaires dont l'empreinte spatiale est faible, mais dont les effets ont un impact majeur sur les environnements et les activités adjacents. En tant qu'interface entre différentes couvertures et utilisations des sols, les lisières forestières sont des lieux où les transitions entre les terres agricoles et la forêt peuvent interagir. Il semble utile que les forestiers, les agriculteurs et les autres gestionnaires de l'espace prennent davantage en compte leurs spécificités, afin de tenir compte de leur contribution aux changements en cours. Les transitions doivent être intégratives des différents secteurs (agriculture, sylviculture, etc.) et gérées au niveau du paysage : les lisières forestières apparaissent comme une composante pouvant jouer un rôle fort dans ces transitions.


Laurent Larrieu et les collègues des UMR Geode et Traces ont participé à la création d'un dessin animé de presque 5 minutes intitulé "Vieilles branches ! Les dernières forêts subnaturelles d'Europe tempérée" dans le cadre de l'ANR Bendys (ANR-19-CE03-0010) qui s'achève cette année.



Au fond des forêts se cachent des indices, à peine visibles, de plusieurs siècles d'histoire. Découvrez comment les scientifiques travaillent, main dans la main avec les archéologues et les historiens, pour éclairer d'un jour nouveau les rapports entre nature et culture.


Sous-titres français – Romanian subtitles

Une création de Past and Curious


Conseil scientifique : Vanessa Py-Saragaglia, Sylvain Burri, Laurent Larrieu & Mélanie Saulnier

Scénario : Vanessa Py-Saragaglia, Bastien Rueff, Sylvain Burri, Laurent Larrieu & Mélanie Saulnier




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