Dernière mise à jour : 30 oct. 2024
Léo Mouillard-Lample, chercheur actuellement en post-doctorat à Dynafor, a mené l’enquête au sein du Parc National des Cévennes.
Car si les ressources à partager viennent à manquer dans ces espaces naturels à cause du changement climatique et des transformations du paysage, un champ d'actions possibles est à saisir dès aujourd'hui pour anticiper l'avenir.
Dans ce nouvel épisode du podcast "Piqué d'Apiculture", Léo partage ses recherches et ses pistes pour une gestion durable des écosystèmes.
Retrouvez cet épisode par ici : https://cms.megaphone.fm/channel/REPS5790810084

Merci à Léo Mouillard-Lample, Philippe Clément, Viviane de Montaigne (l’ensemble des apiculteurs qui ont participé au protocole de recherche), le Parc national des Cévennes, UMT PRADE, INRAE, ADANA, FranceAgriMer et le Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt.
Réalisation : Renée Prod.
Le Living Lab « Gascogne » recrute en CDD un.e ingénieur.e de recherche en géomatique et modélisation de services écosystémiques pour les solutions fondées sur la nature dans un Living Lab agricole.
Vous travaillerez avec l’équipe interdisciplinaire et inter-organismes du Living Lab « Gascogne » du Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) sur les Solutions fondées sur la nature « SoluBiod », financé par le programme France Relance 2030. Le PEPR « SoluBiod » a pour objectif d’innover avec la nature pour des impacts positifs sur la biodiversité, la société et l’économie. Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) reposent sur un triptyque : une approche par bouquets de services écosystémiques, la durabilité économique des solutions proposées et la préservation de la biodiversité. La recherche sur les SfN doit relever plusieurs défis. Tout d’abord, elle doit prendre en compte la grande complexité des systèmes naturels et anthropisés et donc l’incertitude des prédictions sur les trajectoires de ces socio-écosystèmes, c’est une recherche nécessairement interdisciplinaire. Ensuite, elle se doit d’être opérationnelle et apporter des solutions concrètes permettant le bon fonctionnement de bouquets de services tel que : la qualité de l’eau, le maintien du trait de côte, la protection et la pollinisation des cultures, la réduction des îlots de chaleur en ville. Pour atteindre ces objectifs, la recherche sur les SfN doit s’appuyer sur toutes les formes de connaissances (théoriques, expérimentales, pratiques) et reposer sur une co-construction des connaissances entre les scientifiques et les acteurs du territoire. Les Living Labs (LL) sont des dispositifs de recherche collaborative regroupant des acteurs publics, privés, des associations et des acteurs individuels sur un même territoire. Les LL sont des dispositifs adaptés aux recherches sur les SfN qui doivent être systémiques, interdisciplinaires et ancrées dans un territoire et ses enjeux.
Le PEPR « SoluBiod » a mis en place un réseau de 11 living labs, qui partagent des méthodologies et une conception communes tout en tenant compte des spécificités locales de chaque territoire. Le LL « Gascogne » est un des 11 LL du PEPR SoluBiod et traite en particulier des agro-écosystèmes avec une approche paysagère des bouquets de services liés à la production agricole et au bien-être des populations humaines vivants sur ces territoires.
Vous contribuerez à l’élaboration de scénarios paysagers et leur cartographie et contribuerez la modélisation de services écosystémiques.
Vous travaillerez directement avec les coordinatrices du LL « Gascogne » : Annie Ouin et Aude Vialatte, enseignante-chercheuse et chercheuse au sein de l’UMR Dynafor, en lien avec le comité exécutif du LL Gascogne regroupant des représentants des 6 laboratoires partenaires (Agir, Cesbio, Cefs, Crbe, Dynafor, Lereps). Vous serez accueilli.e au sein de l’UMR Dynafor sur le centre INRAE Toulouse Occitanie.
Vous travaillerez en interaction avec une ingénieure d’études recrutée par le LL Gascogne en animation territoriale mais aussi avec les personnes occupant des missions similaires dans les autres LL du réseau des LL du PEPR « SoluBiod » et en lien avec les animateurs du PEPR, en particulier la mission communication.
Vous serez plus particulièrement en charge de :
Acquérir et traiter les données géographiques propres aux agro-écosystèmes étudiés en lien avec les systèmes
d’information géographique existants au sein de chacun des 6 laboratoires.
Produire et automatiser la production de cartes correspondant aux paysages actuels et à des scénarios paysagers élaborés en lien avec les acteurs du territoire et l’ingénieur d’étude en animation territoriale du projet. Ces cartes seront les données d’entrée dans les différents modèles.
Modéliser certains services (pollinisation) et coordonner des travaux de modélisation d’autres services écosystémiques (régulation des ravageurs, qualité de l’eau, régulation des tiques) en lien avec les modélisateurs des laboratoires parties prenantes dans ces modèles (Dynafor pour les 2 premiers, Crbe et Cefs respectivement pour qualité de l’eau et régulation des tiques).
Traiter et restituer les résultats de sorties de modèles à différentes échelles, avec un soin particulier donné à la vulgarisation envers les partenaires non académiques.
Piloter et participer à la rédaction d’articles et de rapport scientifiques.
Elaborer et suivre du plan de gestion de données du LL Gascogne en lien avec les homologues dans les autres LL du réseau des LL du projet SoluBiod (avec l’aide du comité exécutif du LL Gascogne)
Participer aux réunions et conférences impliquant les partenaires du projet.
Date limite de candidature: 07/11/2024
Par courriel : contact-GascogneLL@inrae.fr

Modalités d’accueil:
Unité: UMR DYNAFOR
Code postal + ville : 31320 Castanet Tolosan
Type de contrat : CDD
Durée du contrat : 39 mois
Date d’entrée en fonction : 01/02/2025
Rémunération brute mensuelle : 2815,82 € (à moduler selon expérience)
Gonella, G., Leoni, E., Mouillard-Lample, L., Aubron, C., Decourtye, A., Deconchat, M., Barnaud, C. (2024). Beekeeping and agropastoralism interactions through floral resources in the French Mount Lozère. Agron. Sustain. Dev. 44, 49. https://doi.org/10.1007/s13593-024-00985-1

Abstract:
Beekeeping has faced increasing difficulties during the past decades, among which is the decline in floral resources. Agriculture provides essential floral resources for beekeeping, but some farming practices have also been shown to be responsible for their decline. To provide floral resources for beekeeping, what type of agricultural transformation should be promoted, and how? To answer these questions, we still lack knowledge about the floral resources that are used by beekeeping and about the technical-economic obstacles that farmers face in implementing more favorable farming practices, particularly in agropastoral settings. To help fill these gaps, we develop a novel approach that frames both agropastoral farming and beekeeping as farming systems, by characterizing the beekeeping systems of a given place, the floral resources they use, and the impacts these farming systems have on floral resources. This approach is applied to the agropastoral landscapes of Mount Lozère, southern France, using a methodology based on semi-structured interviews with farmers and beekeepers addressing the agronomical functioning of their farms. We demonstrate that the floral resources used by beekeepers on Mount Lozère are threatened by the current dominant agricultural development paths, which seek to maximize the material productivity of labor. Such paths lead to the intensification of agricultural practices in harvested areas and the extensification of rangelands. These pathways are reinforced by the low remuneration of agropastoral labor and by the current rules of the European Union Common Agricultural Policy. “Frugal” farming, a farming system based on reduced inputs and investments, and labor-intensive practices, namely, a labor-intensive use of pasture, seems an effective way to produce floral resources. Both, agropastoral farmers and beekeepers, would benefit from an increase in the number of agricultural workers in agropastoral landscapes. This calls for public policies that promote a better remuneration of agropastoral labor, either directly or by driving market mechanisms.
Résumé:
L'apiculture a été confrontée à d'importantes difficultés au cours des dernières décennies, parmi lesquelles le déclin des ressources florales. L'agriculture joue un rôle ambigu dans cette dynamique : elle fournit des ressources florales essentielles à l'apiculture, alors même que certaines pratiques agricoles sont présentées comme responsables de leur déclin. Quel développement agricole promouvoir pour construire des paysages plus riches en ressources florales pour l'apiculture, et comment le promouvoir ? Pour répondre à ces questions, nous manquons encore de connaissances sur les ressources florales effectivement utilisées par l'apiculture et sur les obstacles technico-économiques auxquels les agriculteur·rices sont confronté·es pour mettre en œuvre des pratiques agricoles plus favorables, en particulier dans les contextes agropastoraux. Pour combler ces lacunes, nous développons un cadre d'analyse qui considère agropastoralisme et apiculture comme des systèmes de production agricoles. Il propose de caractériser les systèmes de production apicoles d'un territoire, les ressources florales qu'ils utilisent et les impacts de ces systèmes de production agricoles sur ces ressources florales. Cette approche est appliquée aux paysages agropastoraux du Mont Lozère, dans le sud de la France, en utilisant une méthodologie basée sur des entretiens semi-directifs avec des agriculteur·rices et des apiculteur·rices, portant sur le fonctionnement agronomique de leurs exploitations. Nous démontrons que les ressources florales utilisées par les apiculteurs du Mont Lozère sont menacées par les trajectoires de développement agricole dominantes actuellement, qui cherchent à maximiser la productivité physique du travail. Ces voies conduisent à l'intensification des pratiques agricoles dans les zones exploitées et à l'extensification des parcours. Ces trajectoires sont renforcées par la faible rémunération du travail agropastoral et par les règles actuelles de la politique agricole commune de l'Union européenne. Les systèmes de production "économes et autonomes", basés sur des intrants et des investissements réduits, et des pratiques intensives en travail, caractérisé dans ce cas par une utilisation intensive des pâturages, semblent favorables à la production de ressources florales. Les agriculteur·rices agropastoraux·les commme les apiculteur·rices bénéficieraient d'une augmentation du nombre de travailleurs agricoles dans les paysages agropastoraux. Cela nécessite des politiques publiques qui promeuvent une meilleure rémunération du travail agropastoral, soit directement, soit par le biais de mécanismes de marché.